A l'été 2018, Google a sorti la hache de guerre ! En appliquant un autre modèle économique sur son célébre service de carte interactive, Google a créé des turbulences dans la vie de nombreuses agences Web et freelances du Digital. De nôtre côté, nous avions anticipé depuis plusieurs années ce risque. Mais l'onde de choc est arrivée jusqu'à nous. Voici ce qui l'en est et ce qui vous attend.
L'affichage d'une carte interactive devient payant, mais c'était comment avant ?
Bientôt on aura oublié qu'il fut un temps où l'affichage d'une carte interactive sur un site Web était complètement gratuit.
Mais comme disait Monsieur Charles (Aznavour), je vais vous parler "d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître". Les cartes en ce temps là s'appelaient Mappy, ViaMichelin, ... puis TomTom, GeoPortail ... et puis GoogleMaps ! Ensuite, tout s'est accéléré.
D'abord, limitées au seul usage du calcul d'itinéraire, les cartes interactives ont évoluées vers toutes sortes d'applications, il faut le dire, grâce à Google Maps. Google a propulsé les cartes interactives au delà de la simple version digitale d'une carte routière en ouvrant un usage communautaire : recenser les membres d'une association, signaler des problèmes, renseigner son établissement afin qu'il intègre un fond carte, etc. Tout cela est vite devenu normal ... et super pratique.
Avec Google Earth et Street View comme arguments supplémentaires, Google a livré des outils que nous n'aurions pas pu imaginer avant l'an 2000. Le seul problème fut alors la dépendance naissante.
Alors que sur la partie itinéraire, d'autres services ont réussi à se faire une place comme Waze (trafic et radars en temps réel), ou HereWeGo (alternatives à la voiture) ; Google Maps a pris une place hégémonique sur les cartes interactives.
Et chez KAPT, c'était comment ?
De nôtre côté, chez KAPT, nous avons essayé dès 2010 d'expérimenter sur nos propres services des alternatives à Google Maps afin de pouvoir les proposer ensuite à nos clients dès 2011. Cela a été possible grâce à la communauté d'OpenStreetMap qui fournit des données cartographiques ouvertes, puis des outils de la librairie JavaScript Leaflet qui permet de rendre les cartes interactives ... et quelques heures de Recherche et Développement.
Une fois que nous avions des données cartographiques et des outils performants pour les gérer, il nous manquait plus que des jolis fonds de carte pour les afficher. Notre choix s'est porté sur MapBox dès 2013.
Ainsi, nous pouvions proposer à nos clients des cartes interactives via Google ou des alternatives avec ces nouveaux outils. A partir de 2014, nous avons commencé à expérimenter d'autres fonds de carte issus d'autres services comme Bing Maps, IGN geoportail, ...
Jusque là, nous ne facturions pas de frais récurrents pour l'utilisation de cette fonctionnalité mais juste des couts d'intégration, éventuellement de conception pour les cas les plus complexes de carte interactive.
Et maintenant quelles alternatives à Google Maps ?
Dans le même temps des sociétés comme WeMap ont vu le jour avec l'ambition de concurrencer Google Maps sur son propre terrain : permettre à des tiers de créer de belles cartes interactives et intelligentes facilement.
L'objectif est de fournir des alternatives à Google Maps avant que le piège ne se referme sur les millions d'intégrateurs de carte interactive. Oui, des millions car nous avons tous fini par mettre un bout de carte ne serait-ce que pour indiquer un plan sur un blog.
Tout cela (les sites, les applications, les blogs) a commencé à faire beaucoup de téléchargement de tuiles (éléments de fond de carte) et donc beaucoup de dépenses pour Google, mais aussi beaucoup de clients captifs potentiels.
De son côté, MapBox a mis en place assez tôt un modèle économique basé sur le nombre de chargement de tuiles d'une carte interactive. Un tarif pas facile à anticiper mais qui restait, dans la plupart des cas, contenu.
2018, un premier séisme dans le monde du Web dont l'épicentre est à Menlo Park, Californie
Vous le savez sans doute, Google a désormais mis en place, en 2 temps, un modèle économique "payant par défaut" mais avec une sorte de crédit gratuit de 200$ par mois et non cumulable. Les derniers tarifs restent complexes et difficile à anticiper. Et malheureusement, il est possible que ceux-ci se durcissent encore un peu dans un 3° temps.
L'impact de cette mise en application a été un petit cataclysme sur le Web : des millions de sites Web avec des cartographies interactives à l'arrêt comme l'exemple ci-dessous.
Et chez KAPT, ça donne quoi les cartes interactives ?
Chez KAPT, notre option pour les clients qui souhaitaient rester sur une solution Google Maps a été de leur demander de créer un compte Google Maps Platform. Nous recevons ainsi une clé d'API pour chaque projet client et Google facture directement notre client en fonction de sa consommation, c'est-à-dire de son niveau de trafic (de carte interactives).
Heureusement, la plupart de nos clients avaient déjà opté pour les fonds de carte de MapBox. Nous avons donc peu ressenti ce séisme. Pas de Tsunami Google Maps chez KAPT en 2018.
L'avenir des cartes interactives ... chez KAPT
Après une mise en place dans l'été de cette option Google Maps Platform, nous avons constaté que les nouveaux tarifs semblent plus onéreux que ceux de MapBox (qui va peut-être augmenter ses tarifs aussi) pour nos clients possédant des sites Web à fort trafic et/ou avec une large présence de carte interactive.
On y voit donc une double incidence dommageable pour les usages :
- la réduction du nombre de cartes interactives sur les projets Web,
- le recours sur un même projet à plusieurs solutions de fonds de carte.
Et une autre incidence négative pour nous : les budgets. Tout l'argent qui sera consacré à l'affichage de ces cartes interactives sera pas utilisé pour des évolutions fonctionnelles des projets Web.
Nous travaillons donc à une autre alternative avec un partenaire : WeMap, dont nous parlions plus haut.
Effets secondaires indésirables ?
Malheureusement, il y a fort à parier que cela ne s'arrête pas là car d'autres fonctionnalités sont aussi impacté par la tarification de Google Maps Platform comme la géolocalisation (et géo-codage), la recherche par auto-complétion dans une base de villes et lieux, les fonctions d'itinéraire, ...
En réalisant certaines tâches de Recherche et Développement il y a quelques années, nous ne pensions pas que ce serait Google lui-même qui rendrait nos développements si pertinents aujourd'hui ... de par l'indépendance qu'ils nous offre vis à vis de ... Google Maps !
L'offre carte interactive
Nous ne comptons pas pour autant cesser de répondre à des projets impliquant de la cartographie ... au contraire, les moteurs de recherche hybride (liste + carte), les configurateurs, et applications géomatiques restent nos spécialités. Mais nous proposerons désormais une offre partenaires, une solution basée sur MapBox et pour les irréductibles ... Google Maps Platform !